Après des études musicales à Tourcoing et Lille, Gustave Charpentier entre en 1879 au Conservatoire de Paris dans les classes de violon de Massart, d’harmonie de Pessard (1881) et enfin dans celle de composition de Massenet (1885). Il obtient le prix de Rome en 1887 avec sa cantate Didon. Charpentier reste surtout connu pour avoir composé en 1900 l’opéra Louise, dont il est également l’auteur du livret. Représentatif du « naturalisme » en musique, cet opéra dépeint une fresque du Paris fin-de-siècle, traitant du conflit des générations et des tensions sociales. Le réalisme et la touchante sentimentalité de l’ouvrage n’ont pas manqué de susciter des critiques ; il reste pourtant un jalon incontournable de l’opéra français, même si sa partition est d’inspiration clairement wagnérienne. La longévité de Charpentier lui permet de diriger le Couronnement de la Muse au troisième acte de Louise lors du cinquantenaire de l’opéra (et de sa 960^e), en décembre 1950. Le catalogue du musicien n’est pas des plus abondants, mais Louise a éclipsé des partitions d’importance : citons la suite symphonique Impressions d’Italie de 1889 et les mélodies avec piano, dont une partie orchestrées et avec chœur, sur des poèmes de Verlaine, Baudelaire et Mauclair, composées entre 1885 et 1895. Impliqué dans la défense des droits des musiciens, Charpentier créé, avec Alfred Bruneau, en 1901 la Chambre des artistes musiciens. Convaincu de sa mission sociale, il fonde l’année suivante le Conservatoire populaire Mimi Pinson, gratuit et destiné à éduquer les jeunes filles. Son action dure jusqu’à la Deuxième Guerre, relayée à travers la France par des concerts que dirige Charpentier. En 1912, la carrière académique du musicien est couronnée par son entrée à l’Institut, au fauteuil de Massenet.