La Terre promise
Oratorio biblique en 3 parties créé à l’église Saint-Eustache le 15 mars 1900.
Massenet est son propre librettiste, tandis qu’il tire son texte du Deutéronome pour la première partie et du livre de Josué pour les deux autres parties de La Terre promise. Le compositeur pioche chacun des versets, les agençant selon son goût, en supprimant certains, sans ajouter une phrase qui n’appartienne au texte sacré de la Vulgate. La première partie, « Moab », traite de la promesse faite par Dieu à Moïse, de lui faire passer le Jourdain pour regagner une contrée fertile. La seconde partie, « Jéricho », raconte le siège de la ville et l’anathème lancé contre l’impie qui oserait relever Jéricho de ses ruines. La troisième partie, « Chanaan », rapporte la joie du peuple d’Israël foulant la Terre promise au son d’un hymne de reconnaissance à l’Éternel. Massenet inscrit ses premières idées musicales en 1897 lors d’un séjour à Aix-les-Bains et achève sa partition le 17 août 1899 dans sa propriété d’Égreville. L’action musicale se répartit entre le chœur figurant le peuple d’Israël et « la Voix », se substituant au traditionnel Récitant. La modernité de La Terre promise réside dans l’écriture de ce personnage multiple interprété successivement par la voix de baryton (représentant Moïse), la voix de ténor (représentant Josué), et celle de soprano (représentant Dieu). Outre le thème initial d’Israël (1re partie), dont la courbe caressante traverse toute la partition, il faut noter la splendeur des développements orchestraux de la marche (2e partie) sous la scansion éclatante des trompettes du Jubilé, et la beauté souveraine du chœur final. Dédiée à Ambroise Thomas, l’œuvre est créée le 15 mars 1900 à l’église Saint-Eustache sous la direction d’Eugène Harcourt.