Ferdinand POISE

Fils de notaire, né à Nîmes, Ferdinand Poise effectue ses études à Paris, au lycée Louis-le-Grand puis au Conservatoire, où il fréquente – de 1850 à 1855 – la classe de composition d’Adolphe Adam. Il obtient un second prix de Rome en 1852 (cantate Le Retour de Virginie) et présente son premier opéra-comique au public dès 1853 : Bonsoir, voisin, en un acte, apparaît sur la scène du Théâtre-Lyrique en septembre. Le succès qu’il rencontre alors détermine le champ d’action de ce compositeur qui, dans la lignée de son professeur, se consacre presque exclusivement à l’opéra-comique en respectant la tradition du « genre éminemment français ». Naviguant pendant deux décennies entre le Théâtre-Lyrique, les Bouffes-Parisiens et l’Opéra-Comique, Poise trouve pleinement sa voie en faisant la rencontre du poète Charles Monselet (1825-1888), qui adapte pour lui de grandes œuvres du répertoire de la Comédie-Française : La Surprise de l’amour (d’après Marivaux, 1878) ; L’Amour médecin (d’après Molière, 1880) et Joli Gilles (d’après l’abbé d’Allainval, 1884). Arthur Pougin salue d’ailleurs cette trilogie comme le sommet de son œuvre : « L’audition de cette musique procurait une sensation analogue à celle que produit la vue d’un tableau de Watteau ou d’un pastel de La Tour. Quelle recherche dans le style, quelle finesse dans les harmonies, quelle délicatesse, quelle distinction et quelle sobriété dans l’orchestre » (Le Ménestrel, 15 mai 1892). Sa vie s’achève par une longue maladie qui l’oblige à laisser inachevé l’opéra Carmosine, d’après Alfred de Musset, qui ne sera créé qu’en 1928, à Monte-Carlo..