Jules COHEN

Fils d’un négociant marseillais, Jules Cohen rejoint Paris au milieu des années 1840 et effectue de brillantes études au Conservatoire : premiers prix dans les classes de piano (1850, sous la direction de Zimmermann et de Marmontel), d’orgue (1852, avec Benoist) et contrepoint (1854, avec Halévy). À partir de 1855, il prend en charge – sans traitement – une classe d’études destinée aux pensionnaires de l’école qu’il conserve au cours du Second Empire. Il livre alors l’essentiel de sa production lyrique : Maître Claude (1861), José-Maria (1866) et Déa (1870) sont créés à l’Opéra-Comique ; Les Bluets (1867), au Théâtre-Lyrique. Proche du comte de Nieuverkerke, surintendant aux Beaux-arts, il produit, en 1860, des cantates à la gloire de l’Empire et écrit des musiques de scène pour les productions de la Comédie-Française. Il compose également de la musique symphonique, des pièces pour piano ou orgue, des mélodies, et des œuvres religieuses, catholiques et juives. Ces différentes réalisations lui valent d’être fait chevalier de la Légion d’honneur en 1867. La chute du Second Empire ne lui est pas défavorable : on lui confie enfin un poste rémunéré au Conservatoire en 1872 (classe d’ensemble vocal). Il est également chef de chant (1875-1878) puis chef de chœur (1878-1882) à l’Opéra de Paris. Perdant progressivement l’usage de ses mains et de ses yeux, il doit démissionner de son poste au Conservatoire en février 1892 et se retire de la vie musicale. La seule œuvre inédite qu’il laisse à sa mort est une marche funèbre destinée à accompagner ses obsèques.