Fantaisie pour violoncelle et orchestre
Composée entre l’automne 1896 et le printemps 1897, la Fantaisie pour violoncelle et orchestre de Jules Massenet s’inscrit dans une période de réflexion et d’expérimentations formelles du compositeur. Après avoir écrit, en 1891, son poème symphonique Visions et avoir tenté, sans succès, d’achever un concerto pour violon en 1892, Massenet s’intéresse aux formes concertantes. Cette pièce, dédiée au violoncelliste néerlandais Joseph Hollman, condense en un unique mouvement la structure traditionnelle d’un concerto classique. Massenet prend cependant acte du concerto écrit par Saint-Saëns une vingtaine d’années plus tôt, tout en imposant sa richesse harmonique et ses courbes mélodiques si caractéristiques. Reynaldo Hahn évoque le fait que cette Fantaisie aurait pu devenir une œuvre plus ambitieuse, voire un véritable concerto pour violoncelle. Peut-être Massenet gagnait-il à garder une distance avec le modèle classique, qui écartait toute comparaison avec Saint-Saëns ? L’œuvre est d’abord créée à La Haye (début mars 1908), puis à Monaco et à Paris où le compositeur accompagne son dédicataire au piano lors d’une exécution à la Salle Érard. Cette pièce, écrite à une époque où Massenet, tel qu’il l’exprime dans ses souvenirs, ressentait une certaine lassitude du théâtre lyrique, constitue une parenthèse orchestrale, un moment de repos et de renouveau. Elle témoigne également de la virtuosité instrumentale que manie adroitement le compositeur, hors de l’orchestre, sans jamais tomber dans les excès démonstratifs du mécanisme technique, ni sombrer dans les épanchements d’un lyrisme exalté.
Permalink
data di pubblicazione : 10/01/25
Effettuare una ricerca