Médée

Suite d’orchestre opus 47, tirée de la musique de scène pour la tragédie en trois actes de Catulle Mendès, créée au Théâtre de la Renaissance (Paris) le 28 octobre 1898.
Le 28 octobre 1898, au Théâtre de la Renaissance, Catulle Mendès crée sa tragédie en trois actes, Médée, avec Sarah Bernhardt dans le rôle-titre. D’Indy en compose la musique de scène, qui pâtit de mauvaises conditions d’exécution lors de la création avant d’être largement remaniée en une suite d’orchestre chaleureusement accueillie aux concerts du Châtelet au printemps suivant. La partition finale est une synthèse en cinq mouvements. Le Prélude (I), théâtral et énigmatique, opte pour une couleur wagnérienne dans ses effets de masses sonores tout en s’ancrant pleinement dans le renouveau de l’école française par la sobriété de sa conduite thématique. Après une entrée en matière plus scénique que musicale, Pantomime (II) déploie une danse à trois temps conduite par les bois en rythmes pointés, dont l’énergie légère et insouciante évoque les noces de Jason et Créuse. L’Attente de Médée (III) présente d’abord la femme rejetée, isolée, dans un solo de flûte que soutiennent des trémolos suraigus des violons en sourdine, puis les imprécations de la magicienne dans un motif syncopé, frénétique, rassemblant tous les pupitres. Médée et Jason (IV) illustre les retrouvailles secrètes de l’ancien couple au temple d’Hécate. Tandis qu’un motif amoureux des cordes se voit contaminé par les commentaires soupçonneux des bois, on comprend que Jason feint d’aimer encore Médée pour mieux la manipuler. L’ultime mouvement, Le Triomphe auroral (V), s’ouvre sur une page confiée au quatuor, avant que ne perce le trait saillant des flûtes et de la clarinette. Médée sacrifie ses enfants, et dans la largeur d’un thème confié aux cuivres, sur un roulement de timbales incessant et les commentaires fugitifs des cordes et des bois, la magicienne disparaît sur un char ailé, à travers les airs.
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data di pubblicazione : 03/02/25
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