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Mazeppa

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MAZEPPA
Une grande « première » à Bordeaux – L’opéra de MM. Grandmougin, Hartmann et Mme de Granval – Vif succès.

Bordeaux, 24 avril. De notre envoyé spécial. La première représentation de Mazeppa au Grand-Théâtre, vient de se terminer au milieu des applaudissements du public.

Le tout-Bordeaux artistique assistait naturellement cette solennité musicale, qui marque parmi les efforts les plus intéressants de décentralisation.

Le livret, de MM. Ch. Grandmougin et G. Hartmann, est très scénique, se prêtant admirablement aux situations musicales. 

Le livret.

La légende est connue Mazeppa court, il vole, tombe, et se relève roi L’Ukraine le proclame son défenseur, et une jeune fille, belle entre toutes, Matrena, s’éprend d’un fol amour pour l’homme qui trahira et son pays, et son vieux père, et l’affection qu’elle a vouée à Iskra, son compagnon d’enfance.

Mais la trahison de Mazeppa est bientôt découverte.

Le voici seul, le soir, dans la steppe ; il fuit la colère de ses anciens compagnons d’armes. Tout coup, la voix de Matrena se fait entendre. Mazeppa appelle celle qui lui a tout sacrifié, jeunesse, amour, devoir et honneur.

Matrena reconnaît l’infâme. Elle le maudit, puis tombe et meurt.

Mazeppa, épouvanté, jette ce cri « Morte! Je suis maudit par elle. »

La partition.

Sur ce livret, plein d’intérêt et traduit en vers sonores, Mme de Granval [sic] a écrit une partition qui se distingue par une grande clarté, un sentiment dramatique très soutenu, une harmonie et une orchestration essentiellement modernes.

À cette heure tardive, je ne puis que vous signaler les morceaux principaux de la partition, ceux du moins qui ont été le plus applaudis.

Au premier acte, il faut citer une jolie berceuse, chantée par Matrena au second acte, le duo de Matrena avec Iskra, puis toute la scène de la place Poltava, très mouvementée, avec sa marche triomphale, ses chœurs de jeunes filles et surtout son finale, d’un grand effet dramatique.

Au troisième acte, après un beau prélude symphonique, se place un grand duo d’amour entre Matrena et Mazeppa, d’une tendresse élégiaque et du plus heureux effet orchestral ; au quatrième acte, un ballet très pittoresque et le finale de malédiction enfin, le cinquième acte renferme d’heureuses réminiscences choisies parmi les phrases principales de l’ouvrage et qui apparaissent comme autant de leit-motive, tour à tour tendres et passionnés.

L’accueil, je l’ai dit plus haut, a été très chaleureux.

Les artistes.

Les interprètes ont une large part dans le succès. En première ligne, il faut citer Mme Bréjean-Gravière, acclamée après la berceuse, chantée avec un véritable sens artistique.

M. Maurice Devriès, spécialement engagé pour créer le rôle de Mazeppa, a été rappelé après le dernier acte.

MM. Dupuy, Silvestre et Abbert complétaient un excellent ensemble.

De la mise en scène, il n’y a que des éloges à faire. On a particulièrement remarqué un brillant cortège digne de nos grandes scènes parisiennes.

Les décors de MM. Artus et Lauriol ont fait grand effet, ainsi que les costumes de MM. Edel et Deluzani.

N’oublions pas l’orchestre, dirigé avec maestria par M. Charles Haring, et le divertissement réglé par M. A. Lamy.

Les noms des auteurs ont été accueillis par des acclamations. C’était justice, après les applaudissements et les bis répétés de la soirée.

Cette représentation fait le plus grand honneur à M. Gravière et inaugure brillamment le règne de la nouvelle direction

Personnes en lien

Compositrice, Cantatrice

Clémence de GRANDVAL

(1828 - 1907)

Œuvres en lien

Mazeppa

Clémence de GRANDVAL

/

Charles GRANDMOUGIN Georges HARTMANN

Permalien

https://www.bruzanemediabase.com/node/70371

date de publication : 16/01/25