Au salon des Refusées

Huit disques et plus de 165 morceaux de compositrices romantiques françaises ? Voilà qui pourrait sembler une proposition artistique déjà dépassée. En effet, l’heure est aux politiques de programmation paritaire faisant plutôt le choix de répartir sur l’ensemble d’une saison les partitions écrites par des autrices, mises en regard de leurs contemporains célèbres. Il n’empêche qu’offrir en bloc une telle somme discographique à la connaissance des artistes et des mélomanes leur permet de prendre pleinement la mesure de la quantité et de la variété de ce répertoire, dont une partie n’est encore qu’à peine balisée. Après avoir écouté ces dix heures de musique, il ne sera plus possible d’évacuer les compositrices du champ de la programmation de concerts sous prétexte d’absence d’ouvrages valables ou consistants. Au contraire. Fidèle à sa politique de centre de recherche et de ressources, le Palazzetto Bru Zane souhaite que cette corne d’abondance permette aux musiciens et aux directeurs et directrices de salles de concert encore peu aguerris à ce corpus d’y puiser à pleines mains de quoi revitaliser leur démarche artistique.