Sonate pour violon et piano en sol majeur op. 13
Large. Animé – Calme – Très vif – Large. Animé
Magnard écrivit à Ropartz le 1er mars 1901, alors qu’il venait de terminer son opéra Guercœur : « Fini Guercœur ! J’en ai par-dessus la tête. Je vais tâter d’une sonate pour piano et violon. » Il composa cette œuvre pour Eugène Ysaÿe, qui en assura la création avec Raoul Pugno à la salle Pleyel le 2 mai 1902 (deux jours après la première de Pelléas et Mélisande de Debussy). L’accueil poli froissa apparemment le violoniste, puisqu’il ne rejoua plus jamais la partition. D’autres interprètes prirent heureusement le relai et la Sonate pour violon devint, avec la Symphonie no 3, l’œuvre de Magnard la plus programmée de son vivant. Les réticences des premiers auditeurs étaient peut-être dues à la profusion thématique et à la densité harmonique de l’ouvrage. Dès l’introduction lente du premier mouvement, on s’interroge sur la tonalité principale, qui tarde à s’imposer. La déclamation du violon, quasi a cappella, semble elle aussi chercher son chemin. Dans le mouvement suivant, où le violon déploie son chant sur un « clapotis » de piano, de brèves parenthèses rapides créent, çà et là, un effet de surprise. En général, Magnard propose plutôt le scherzo avant l’épisode lent de ses œuvres. Ici, son emplacement en troisième position pourrait s’expliquer par l’introduction Large du finale qui entraîne le besoin d’une séquence rapide entre deux passages lents. Le dernier mouvement (qui s’enchaîne au précédent) commence avec une expression noble et douloureuse. Jalonnée de puissants contrastes et de plusieurs changements de mesure (dont un passage à 21/8), la partie rapide se ralentit dans ses dernières pages et diminue pour disparaître dans un murmure.
Permalien
date de publication : 06/09/23
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