Lied maritime op. 43
Mélodie pour voix et piano, composée en 1896 et orchestrée en 1897. Créée à Nancy, salle Poirel, le 7 février 1897 par Edmond Dequesne sous la direction du compositeur (version avec orchestre).
Le Lied maritime a été composé en septembre 1896 au retour d’un séjour à Biarritz, quelques mois avant la création de Fervaal, alors que d’Indy songe à son prochain drame, L’Étranger. Sa mystérieuse dédicataire (« X ») semble être Valerie Gurdon, jeune Anglaise rencontrée là-bas l’année précédente. On a pu supposer que les sentiments que le musicien aurait éprouvés pour elle ne seraient pas sans liens avec le thème de L’Étranger : l’amour impossible d’un homme de 42 ans et d’une jeune femme de 20 ans. Le fait que d’Indy soit l’auteur à la fois des paroles et de la musique renforce l’hypothèse du caractère autobiographique de l’œuvre. Léon Vallas a noté la similitude du début de ce Lied avec un air du Roi d’Ys de Lalo (« Pourquoi lutter de la sorte »), tandis que Steven Huebner souligne que le même profil mélodique est repris au premier acte de L’Étranger pour évoquer une « vieille chanson » (« La jeunesse est créée pour plaire à la jeunesse »). Les deux strophes évoquent respectivement une mer calme et une mer orageuse, l’élément maritime se faisant à l’image des sentiments amoureux. La première partie (Modérément lent), en sol majeur, se développe sur le bercement d’accords alternés aux deux mains, puis sur de calmes arpèges descendants à l’évocation des yeux clos de l’aimée. La seconde partie (Plus animé), très modulante, est une sorte de variation de la première. En sol mineur, sur des arpèges tumultueux du piano, elle exprime le trouble de celui que les yeux de l’aimée regardent à présent « jusqu’au fond de l’âme ».
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La mélodie française
Permalien
date de publication : 06/09/23
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