Louis DEFFÈS

Fils d’un tailleur d’habits, Louis Deffès étudie d’abord la musique au conservatoire de Toulouse. Il regagne Paris en 1839 pour poursuivre sa formation dans le domaine de la composition, au Conservatoire, auprès de Berton puis d’Halévy et obtient le prix de Rome de composition musicale en 1847 avec la cantate L’Ange et Tobie. Après son séjour à la Villa Médicis et les usuelles années de vaches maigres au moment du retour, sa carrière lyrique débute véritablement en 1855 avec L’Anneau d’argent, œuvre en un acte créée à l’Opéra-Comique. Dès lors, Deffès livre presque chaque année un nouvel ouvrage destiné aux scènes secondaires parisiennes (notamment les Bouffes-Parisiens) ou au Kursaal d’Ems, affirmant toujours plus un style « élégant et délicat », selon les termes d’Arthur Pougin : La Clé des champs, Le Café du roi, Les Bourguignonnes, La Boîte à surprise, La Croqueuse de pommes, etc.  Les trois actes des Noces de Fernande, créés à l’Opéra-Comique en 1878 marquent une forme d’accomplissement dans ce domaine. Le compositeur d’opérettes s’illustre également dans le genre orphéonique et offre un hymne à son pays natal : La Toulousaine (La Tolosenca en occitan). Il termine d’ailleurs sa carrière dans la ville rose : directeur de son conservatoire à partir de 1883 (et jusqu’à sa mort), chevalier de la Légion d’honneur en 1893, il crée son premier opéra sérieux au théâtre du Capitole en mars 1898 : Jessica, tiré du Marchand de Venise de Shakespeare. Saluée avec enthousiasme par le correspondant du Ménestrel (le 3 avril 1898), cette œuvre ne semble pourtant pas avoir été reprise par la suite.